jeudi 11 septembre 2014

Un automne portugais


Belle exposition à ne pas manquer, si vous
passez par Lisbonne. La collection de
Franco Maria Ricci, au Museu Nacional 
de Arte Antiga.















Le CANTE de la province de l'Alentejo
vient d'être élevé à la catégorie  de 
Patrimoine Culturel Immatériel de l'Humanité 
par l'UNESCO.
C'est un chant profond du peuple de l'Alentejo,
qui reflète le travail agricole et les magnifiques 
paysages des plaines de l'Alentejo.






Après la tempête,
Le 26 Novembre, 18h30'
Parede








Joyaux de la Carrière de Indes 
Exposition organisée par le Musée de l'Orient, à Lisbonne
Fundação Oriente
Du 13 novembre au 26 avril 2015

Le musée qui se situe dans le quartier d'Alcântara, présente 200 objets,
en or et en argent avec des pierres précieuses et émaux, dont la production 
se situe entre les XVIème et XXème siècles.





L'ensemble réuni à été emprunté à des collectionneurs privés,
au Museu Nacional de Arte Antiga, au Museu Soares dos Reis,
à la Fondation Medeiros e Almeida, à la Fondation Ricardo do Espírito
Santo Silva, au Patriarché de Lisbonne et aux dioceses de Santarém
et de Coimbra. Parmis les objets exposés on peut apprécier un
coffret aux armes de Álvaro de Castro, fils du gouverneur et
vice-roi D.João de Castro (1500-1548).
La Carrière des Indes était la liaison annuelle entre Lisbonne et Goa,
qui a débuté tout de suite après la découverte de la route maritime
vers l'Inde par Vasco da Gama, en 1497-1498.
Cette liaison s'est maintenue jusqu'à l'apparition de la navigation 
à vapeur et à l'inauguration du Canal de Suez.

L'exposition est magnifique. On rentre dans une ambiance exotique,
où l'on découvre des objets précieux, dont la provenance dépasse de
loin l'Inde, car la présence portugaise en Asie s'étendait du détroit 
d'Ormuz, jusqu'à l'Empire du Soleil Levant.
Les influences et interprétations des différents styles européens transmis
par les portugais - Maniériste et Barroque, surtout -, sont particulièrement 
intéressantes.
À ne pas manquer l'exposition permanente du Musée de l'Orient.



Couronne, or et verres coloriés, Goa, XIXème siècle




Poire à poudre, ivoire et argent, Ceylan (Sri Lanka), XVIIème siècle




Collier (kanthla), or, diamants, perles natureles (aljôfares), perles de verre
émaux et fils de soie, Jaipur, Inde, XIXème siècle




Cofret, bois de teck, nacre et argent, Guzarate, Inde, XVIème siècle




Divers bijoux, Inde, XVIIIème et XIXème siècles









Le 7 octobre, au Portugal, c'est
 la Journée Nationale des Chateaux


Donjon du Château de Estremoz.
Fin du XIIIème siècle.
Il est entièrement revêtu de marbre et mesure 27 mètres de hauteur.
Alentejo, Portugal




Enceinte du Château d'Alandroal.
Fin du XIIIème siècle.
Alentejo, Portugal




Vue sur l'extérieur ,à partir d'une muraille du Château d'Alandroal.
Alentejo, Portugal.




L'automne s'installe. La lumière est particulièrement 
émouvante et les tonalités sont suaves et pleines
de tranquilité. Celles du ciel, des arbres, des fruits...
Le Portugal sous le charme de l'automne, après un
été pas trop chaud et fort agréable.
Et c'est le retour aux sales de cinéma ... et aux expos.



La Baie de Cascais, le 26 septembre, vers 19h30'




C'est l'automne!



S P L E N D O R   E T  G L O R I A
Cinq joyaux d'exception du XVIIIème siècle portugais
Du 24 septembre au 4 janvier 2015
MNAA, Museu Nacional de Arte Antiga, Lisbonne





Dans une société à la fois sérielle et éclatée, le musée
assume un rôle qui n'est pas tellement éloigné de la vocation
de certains rites religieux. C'est à travers lui que les collectivités
prennent conscience d'elles-mêmes. La présence d'objets qui
fascinent par leur ancienneté, parce qu'ils ont survécu aux aléas
de l'histoire, (...), que la mémoire enrichit et restructure, en fonction
des défis du présent. Le musée privilégie alors la continuité, qui
ancre le présent inchoatif dans le monde ordonné d'autrefois.

Freddy Raphaël



Cette exposition magnifique!, que je viens de visiter,
présente les splendeurs artistiques de la Cour 
de Lisbonne au XVIIIème siècle, à travers le talent exceptionnel 
de João Frederico Ludovice et Mateus Vicente de Oliveira,
architectes, le sculpteur Joaquim Machado de Castro
et les joaillers de la Couronne, Adam et Ambroise Gottlieb
Pollet (français d'origine polonaise, établis à Lisbonne).
C'est la première fois que sont réunis ces 5 chefs-d'œuvre 
d'exception: le Grand Ostensoir de l'Église du Palais de Bemposta, 
à Lisbonne, qui intègre les collections du MNAA,
le Grand Ostensoire en or du Siège du Patriarché (Lisbonne),
la Grande Auréole du Seigneur Jésus de la Passion (Lisbonne),
la Grande Auréole du Seigneur Saint Christ des Miracles (Ponta
Delgada, Açores) et le Grand Insigne des Trois Ordres Militaires
(Palais National d'Ajuda, Lisbonne) - dont je vous parlerai
dans la 2éme partie des Joyaux de la Couronne Portugaise.
À ne pas manquer, si vous visitez Lisbonne!




Montage de l'exposition

À gauche, le Grand Ostensoire du Siège du Patriarché,
à gauche, Grand Ostensoire de l'Église du Palais de Bemposta,
au centre, à gauche, la Grande Auréole du Seigneur Saint Christ 
des Miracles, à droite, la Grande Auréole du Seigneur Jésus de la Passion.




Grand Ostensoire du Siège du Patriarché 
17kg d'or, 4100 pierres précieuses 
(diamants, rubis, saphirs émeraudes...)
João Frederico Ludovice (attr.), Pedro da Silva et 
Joaquim Caetano de Carvalho
Portugal, 1760




Grande auréole du Seigneur Saint Christ des Miracles
Or, vermeil, diamants, émeraudes, saphires, topazes...
40cm de diamètre 
Mateus Vicente de Oliveira (attr.), Adam Gottlieb Pollet
Lisbonne, 1777-1786
Sanctuaire du Seigneur Saint Christ des Miracles
Ponta Delgada, Île de São Miguel, Archipel des Açores


Objet de grande dévotion, il surplombe
une statue du Christ (voir ci-dessous) et n'avais jamais 
quitté les Açores.
Il y retourne le 31 octobre...ce ne fut pas facile de convaincre
les populations de le laisser partir...
Pour le reste, l'expo continue jusqu'au mois de janvier 2015.








Grande Auréole du Seigneur Jésus de la Passion
João Frederico Ludovice (attr.)
Lisbonne, c.1745
Or
Real Irmandade da Santa Cruz 
e Passos da Graça, Lisboa




Grand Ostensoire de l'Église 
du Palais de Bemposta, à Lisbonne.
Le roi consort D.Pedro III, mari de la 
Reine D.Maria I, en fit la commande vers
1775, à Ambroise et Adam Gottlieb Pollet.
Museu Nacional de Arte Antiga, Lisboa




Détail du Grand Ostensoire 
de l'Église du Palais de Bemposta, à Lisbonne





Grand écrin pour l'Ostensoir de l'église du Palais de Bemposta
Bronze doré et marocain teinté rouge
Portugal, XVIIIème siècle
Museu Nacional de Arte Antiga, Lisboa





Grand insigne des Trois Ordres Militaires et Religieux, réunis
par la Reine D.Maria I (Christ, Avis et Saint Jacques de l'Épée) 
surmonté du Sacré Coeur.
Ambroise Gottlieb Pollet
Portugal, Lisbonne, 1789
Or, argent, brillants, rubis, émeraudes
159x102x20mm
Palácio Nacional da Ajuda, Belém 








CINÉMA, CINEMA!




Nouveau filme du réalisateur portugais, João Botelho,
d'après le roman d'Eça de Queiroz, écrivain célébre
de la deuxième moitié du XIXème siècle.
Le filme sort aujourd'hui dans les sales de cinéma.
Je vous en dirai plus, après l'avoir vu!
Dans les Maias, qui est le nom d'une famille portugaise,
Eça de Queiroz représente la société lusitane
d'alors. Société qui n'a en effet pas beaucoup 
changé depuis...
La mentalité est souvent la même qu'au 19 éme siècle
et je dirais même plus, en la comparant au 18éme...
À voir.

Et je reviens du cinéma. La sale était pleine!
Ça fait plaisir de voir que le bon cinéma portugais 
a du succès et que malgré toutes les difficultés 
il est plein de vitalité.
Faute d'argent...la crise, toujours la crise... - je crains
bien que depuis ma naissance, je n'ai jamais entendu parler
que de périodes de crise... -, les scénarios extérieurs 
se dessinaient sur de grandes toiles. 
Pas mal, l'esthétique théatrale voir même une certaine
ambiance d'opéra. 
Bien réussie la scène se passant à l'hippodrome où on jouât 
l'Himne de la Charte (himne national avant le 5 octobre 1910).
Pas si bien, les fonds simulant les magnifiques paysages
de la vallée du Douro. Les "rues" du Chiado, en plein centre 
de Lisbonne, sont acceptables mais, la vue de la Sé (catédrale), 
représente ses clochers après les interventions des années 40 
du XXème siècle...
Dommage que les scénes se passant au Théâtre São Carlos,
ne montrent pas un peux plus d'un espace magique et
parfait pour intégrer un interprétation de l'œuvre 
d'Eça de Queiroz.
Les intérieurs se répartissent entre le palais où vécu 
Veva de Lima, fille de Carlos Mayer - um membre du groupe 
intellectuel d'alors, "Os Vencidos da Vida" (les vaincus de la vie),
dont l'écrivain Eça de Queiroz était membre, tout comme
le Roi D.Carlos -, mais aussi des manoirs à Ponte de Lima
et à Cabeceiras de Basto, dans le Nord du Portugal.

Petites erreurs qui auraient pu être évitées, pour les
les intérieurs, et je suis lá au détail, mais il faut ce qu'il
faut... Une lampe à abat-jour, vers 1875... Une lampe à
pétrole aurait été parfaite. Une applique à tableau sur
une toile représentant Alexandre Herculano, historien,
poète et écrivain portugais du 19éme...
Essentiellement masculine, l'ambiance du filme traduit
une bourgeoisie indolente - touchant le dandysme -,
décadente qui se moque du peuple et se réfugie à Paris,
afin de prendre ses bains de civilisation.
Le culte des  apparences, l'hypocrisie sociale et la corruption 
dans le milieu politique d'alors, semble en effet se refléter 
sur un Portugal d'aujourd'hui qui, tant bien que mal,
continue de vivre de dettes, de scandales, de petite
politique qui ne regarde pas plus loin que le bout de son nez,
sans projection et souvent bien médiocre. Et cela sans
épargner aucun quadrant du spectre de la partidocracie.

L'argument du filme je ne vais vous le révéler...mais je vous
laisse une phrase d'Eça de Queiroz qui en dit beaucoup:

"Sobre a nudez forte da Verdade 
o manto diáphano da phantasia"

Qui veut dire:
 
"Sur la nudité intense de la Vérité 
le manteau diaphane de la phantaisie"


À la fin du filme, des applaudissements éclatèrent. 
Et ça c'est la magie et le charme des pays du Sud de l'Europe.
Bravo João Botelho!
À quand le prochain film?!







Le long métrage "Les lignes de Welliington", film franco portugais, 
explore l'invasion française du Portugal entre 1809 et 1810, 
par les troupes du Maréchal Massena. Le filme a eu un budget 
de 4,5 millions d'euros et à été tourné dans la région de 
Torres Vedras, au Portugal, endroit où se sont produits 
les grands événements.
Sorti en 2012, il a intégré des acteurs de plusieurs nationalités,
comme John Malkovick, Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, 
Soraia Chaves, Mathieu Amalric, Carloto Cotta, Marisa Paredes, 
Chiara Mastroianni, Melvin Poupand, Michel Piccoli, Clotilde Hesme, 
Nuno Lopes, Albano Jerónimo, Gonçalo Waddington, Joana de
Verona, Victória Guerra, Vincent Pérez...


Alors que les troupes napoléoniennes du Maréchal Massena 
envahissent depuis l'Espagne, en 1809, le nord du Portugal 
pour renverser la Monarchie Portugaise et mettre totalement 
en place le blocus continental contre le Royaume-Uni, les erreurs 
tactiques du maréchal français entraînent de lourdes pertes dans 
les rangs de son armée lors de la bataille de Buçaco.
Ces erreurs permirent aux troupes britannico-portugaises de se replier 
stratégiquement en septembre 1810, au sud, derrière une ligne 
de fortifications créées de toutes pièces par Wellington, qui n'hésite 
pas à pratiquer une politique à outrance de la terre brûlée.
Chargées de défendre Lisbonne, les lignes de Torres Vedras, 
constituées de forts construits depuis 18 mois - dans le plus grand 
secret -, par les portugais sur les plans anglais, en trois rangs de 
15 lieues de large, entre l'océan et le Tage, sont l'ultime chance 
de contrer l'avance du corps d'armée français. 
La population rurale entièrement réquisitionnée pour cela paie 
un lourd tribut en matériel et en destruction du pays. 
À l'exode massif vers le sud, s'ajoutent les exactions des français 
et les pillages de diverses bandes organisées, factions, et déserteurs. 
Le pays est exsangue, mais nourri par la volonté farouche de la lutte 
nationaliste et religieuse pour battre la France révolutionnaire, malgré
l'absence au Brésil du Prince Régent, D.João; les Français sont 
décimés et affaiblis par les guérillas, la faim, et l'absence de logistique; 
et Wellington obsédé par son image et celle qu'il laissera dans l'histoire.
Lors de sa sortie en France en novembre 2012, la critique du Le Monde
souligne particulièrement le réalisme du film et l'analyse qu'il propose 
de la véritable nature de cette guerre dans un « précis de destruction 
mêlant la beauté plastique [...] à la description d'une situation cruelle» 
tout en s'écartant de vouloir filmer des grandes batailles pour s'attacher 
aux conséquences à l'arrière du front, sur les troupes et sur les populations, 
une fois le brouillard de la guerre dissipé.